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  • PALMARES FILMS 2007

    Voici donc mon classement définitif... revu et rectififé car j'avais oublié un essentiel dans ce casse-tête qui se pose à l'heure du choix... Si cette année fut d'une richesse inouïe en coups de coeur, découvertes, émotions, en films rares d'une qualité exceptionnelle à beaucoup de points de vue, il est indiscutable que je n'ai vu qu'

    UN CHEF-D'OEUVRE :

    I - L’ASSASSINAT DE JESSE JAMES PAR LE LÂCHE ROBERT FORD d’Andrew Dominic

    II - LA NUIT NOUS APPARTIENT de James Gray

    Arrivent ensuite : III – L’HOMME SANS ÂGE de Francis Ford Coppola

    IV – LES CHANSONS D’AMOUR de Christophe Honoré (pardon Christophe, j'y connais rien en cinéma !)

    V – LA VIE DES AUTRES de Florian Henkel Von Donnersmark

    VI – GONE BABY GONE de Ben Affleck

    VII – LA GRAINE ET LE MULET d’Adellatif Kechiche

    VIII – MY BLUEBERRY NIGHT de Wong Kar Waï

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    IX – LE RÊVE DE CASSANDRE de Woody Allen

    X – LETTRES D’IWO JIMA de Clint Eastwood

    Mais j’ai également adoré :

    • CONTROL d’Anton Corbijn
    • SUNSHINE de Danny Boyle
    • 7H58 CE SAMEDI LA de Sydney Lumet
    • PARANOÏD PARK de Gus Van Sant
    • MON FRÈRE EST FILS UNIQUE de Daniele Luchetti
    • SICKO de Michaël Moore
    • HALF NELSON de Ryan Fleck
    • L’AVOCAT DE LA TERREUR de Barbet Schroeder
    • PERSEPOLIS de Marjane Satrapi
    • LES TÉMOINS d’André Téchiné
    • INFAMOUS de Douglas Mc Grath
    • UN SECRET de Claude Miller
    • SI LE VENT SOULÈVE LES SABLES de Marion Hänsel
    • ZODIAC de David Fincher
    • LE DERNIER ROI D’ÉCOSSE de Kevin Mac Donald
    • LE SCAPHANDRE ET LE PAPILLON de Julian Schnabel
    • 2 DAYS IN PARIS de Julie Delpy
    • CARTOUCHES GAULOISES de Mehdi Charef
    • HAIRSPRAY d’Adam Shankham…

    Et il en manque encore… Et vous, quels sont vos films préférés de 2007 ?

  • Le pire n'est jamais décevant...

     

    300 - Affiche britannique

    En cette période où tout est merveilleux, où des tas de gens merveilleux que nous ne connaissons pas ou dont nous n’avons plus entendu parler depuis l’antiquité nous souhaitent sincèrement de merveilleuses choses auxquelles nous répondons à notre tour par de merveilleux vœux tout aussi spontanés, j’ai envie de faire ma grincheuse (à la demande de certains je dois aussi l'avouer...) et vous présenter les 10 pires films que j’ai eu la malchance de voir cette année.

    Vous noterez qu’on ne trouve dans cette liste que des réalisateurs aguerris (et dont pour certains je suis fan inconditionnelle...), qui n’en sont pas à leur coup d’essai et qui ont (SELON MOI) complètement raté leur coup et bien au-delà.

    Cela dit mon coup de griffe de l’époque (vous pouvez relire en cliquant sur le titre... la chance !!!) n'a nullement empêché certains de ces films de cartonner au box office… On n’est vraiment peu de chose !

    CLIQUEZ ICI !

    I - 300 de Zack Snyder 

    "C’est l’histoire d’un réalisateur qui a dû voir « Le Seigneur des Anneaux » et « Gladiator » en boucle et qui s’est dit : « tiens, je vais faire la même chose mais en moche et con ! ». Pari tenu, pari gagné, haut la main, c’est d’une bêtise et d’une hideur à pleurer ou à rire..."

    II - TRUANDS de Frédéric Schoendoerffer

    "Philippe Caubère hurlant, vociférant, grimaçant anéantit devant nos yeux de fan consterné, tout ce qu’il avait porté au génie sur scène."

    III - LA MÔME d'Olivier Dahan

    "Olivier Dahan doit beaucoup haïr Edith Piaf et Marion Cotillard pour leur avoir fait « ça ». Sous le masque de latex, l’actrice m’a vraiment fait de la peine."

    IV - INLAND EMPIRE de David Lynch

    "On ne devrait jamais laisser un tournevis traîner dans les films de David Lynch."

    V - ANGEL de François Ozon

    "Le kitsch et le second degré m’ont totalement échappé et je ne retire de toute cette grandeur et cette décadence qu’un ennui aussi profond que le personnage est antipathique."

    VI - CITE INTERDITE DE Zang Yhimou

    "En voyant ce film, je me demande ce qu’est devenu le Zhang Yimou qui m’avait bouleversée, subjuguée avec « Le sorgho rouge », « Epouses et concubines », « Qiu Ju une femme chinoise » et surtout « Vivre ».

     VII - 28 SEMAINES PLUS TARD de Juan Carlos Fernadillo

    "Mais quand le général tasunien décrète : « tirez sans sommation sur tout ce qui bouge »… entendez les contaminés et les pas contaminés, la coupe est pleine et met le feu aux poudres."

    VIII - A VIF de Neil Jordan

    "Le plus consternant de l’affaire est de constater que l’une des actrices les plus diplômée, cultivée et intello d’Hollywood/France ne sache pas lire un scénario."

    IX - LES QUATRE FANTASTIQUES de Tim Story

    "Scénario inexistant, réalisation nulle, dialogues indigents, humour absent, casting d’endives (avec à leur tête… non, je ne dirai rien)."

    X - 99 F de Jan Kounen

    "Le premier pas vers la belle action humanitaire qui semble tarauder la conscience de Kounen et/ou Beigbeder (apparitions ridicules) : ne pas faire ce film qui a dû engloutir un sacré budget pub."

  • Vous êtes de la police ? de Romuald Beugnon ***

    Vous êtes de la police ? - Jean-Claude Brialy et Jean-Pierre CasselVous êtes de la police ? - Jean-Pierre Cassel et Philippe Nahon

    Simon (Jean-Pierre Cassel), inspecteur de police à la retraite est « placé » par sa fille dans une belle pension pour personnes âgées « Les Aravelles ». Cette mise à l’écart ne l’enthousiasme pas mais il est accueilli par Alfred (Jean-Claude Brialy) ancien propriétaire et actuel résident de la maison avec qui il sympathise. Quelques temps plus tard, Alfred meurt. La police conclut à un accident mais pas Simon qui reprend du service pour résoudre cette affaire de meurtre, aidé par un autre pensionnaire, Frankie (Philippe Nahon), rockeur kleptomane...

    Première constatation indéniable Romuald Beugnon aime le karaoké (mes oreilles cabourgiennes en souffrent encore J) mais surtout il aime, il adore les acteurs (pardon si je me trompe) qui le lui rendent bien ici. Ça tombe bien, moi aussi j’aime les acteurs passionnément, tellement à la folie même que j’ai parfois du mal à faire admettre que j’ai aimé un film pour ses acteurs. Mais ici, en plus des partitions savoureuses mitonnées pour les interprètes, l’histoire n’est pas négligée et au contraire, le réalisateur a échafaudé un polar « agatachristien » dans un univers rarement exploré au cinéma.

    En effet, on ne quitte pas les chambres, couloirs, salons et salle à manger de la maison de retraite mais à aucun moment, l’enquête ne rend claustrophobe tant elle est menée tambour battant par ces vieux qui n’ont pas dit leurs derniers mots. Exceptée Marilyne Canto (autoritaire directrice de l’établissement) qui flirte avec la quarantaine, l’âge des autres protagonistes doit s’échelonner entre 55 et 90 ans. C’est plutôt gonflé voire audacieux à une époque où l’âge, les rides et la graisse sont considérés comme des qualités ou des défauts et où le jeunisme l’emporte souvent sur tout autre considération. Le résultat est des plus réjouissant car si l’on suit l’enquête avec beaucoup d’intérêt, si le dénouement en est plutot inattendu, il faut aussi ou surtout admettre qu’on s’amuse follement tout au long de ce film épatant… et qu’éclater franchement de rire à intervalle régulier au cinéma ce n’est pas fréquent.

    Il faut reconnaître également au film de Romuald Beugnon un aspect documentaire jamais pesant ni appuyé sur la vie d’une maison de retraite. Evidemment, le personnage de Simon est absolument hermétique et réfractaire à toutes les activités proposées aux résidents mais on assiste néanmoins tout à fait discrètement à tout ce qui fait le quotidien d’une telle maison : travaux manuels, après-midi télé, inénarrable karaoké, l’heure des repas, celle du coucher, les idylles qui se créent, les chamailleries qui agrémentent ou gâchent le quotidien, l’infantilisation, parfois involontaire par le personnel. Si l’on rit de certaines situations, ce n’est jamais aux dépens des personnages, ce qui est aussi un autre tour de force du regard juste et tendre que porte le réalisateur sur ces vieux dont certains sont véritablement en maison de retraite et se sont prêtés au jeu de la fiction.

    Quant à la prestation des acteurs professionnels, elle est un délice de tous les instants et ils se sont visiblement régalés avec leur rôle respectif : Jean-Claude Brialy roublard et facétieux, Jean-Pierre Cassel ronchon et entêté (il faut le voir du fond de son fauteuil roulant ou de son lit présenter sa carte de flic aux résidents !!!) sont vifs et impériaux.

     

    Vous êtes de la police ? - Jean-Pierre Cassel

    Mais il ne faut pas oublier Yolande Moreau douce et poétique, Micheline Presle malicieuse séductrice qui carbure au prozac,

     

    Vous êtes de la police ? - Yolande Moreau
    Vous êtes de la police ? - Micheline Presle

    et surtout, surtout Philippe Nahon… car même si je suis loin d’avoir vu les 800 mille films auxquels il a participé (abonné aux rôles de tueurs, truands, pédophiles, méchants, taulards etc…), jamais je n’aurais imaginé qu’il pourrait me faire rire un jour. Et là, c’est un véritable festival, son interprétation tout en chemise à franges et égosillements consciencieux des « Portes du pénitencier » (chanson qu’il chante à chaque nouvel arrivant... admirez la finesse, il aurait pu choisir "Jailhouse rock" !!!) est à mourir de rire, sa participation plus tard au rituel karaoké est un délice, et toute son interprétation en assistant très appliqué du commissaire est tordante.

    Vous êtes de la police ? - Philippe Nahon

    Fuyez « la (prétendue) légende »… et précipitez-vous pour  voir ce premier film,  petit bijou drôle, tendre et loufoque hors des modes, qui vous fera passer un moment vraiment jubilatoire. 

     

    Pour en savoir plus, cliquez ici ! ou là !

  • Actrices de Valeria Bruni Tedeschi °

    Actrices - Valeria Bruni Tedeschi

    Marcelline répète le rôle de Natalia Petrovna, héroïne d’Un mois à la campagne de Tourgueniev. Sa vie privée (les morts irremplaçables partis trop tôt, le désir d’enfant qu’elle n’arrive pas à satisfaire, l’omniprésence de sa mère infantile etc…) ,interfère beaucoup sur sa vie professionnelle.
    Actrices ? Mais pourquoi actrices et surtout pourquoi au pluriel ? Valeria Bruni Tedeschi me semble tellement auto-concentrée sur elle-même qu’elle ne laisse aucune place aux autres et encore moins aux autres acteurs. Qu’on ne vienne pas me dire que quiconque existe dans ce film ? Les névroses, l’égocentrisme, l’hystérie… décidément non, ce n’est pas fait pour moi, en tout cas pas au cinéma sauf si c’est virtuosement fait comme chez et par Woody Allen. On sent pourtant tout le désir et le potentiel de burlesque et de fantaisie qui sommeillent en Valeria/Marcelline. La scène à la piscine où le maître-nageur lui explique qu’en ayant « In the mood » de Glenn Miller dans la tête on peut accomplir des prouesses est une merveilleuse idée qui m’a enfin fait esquisser l’ombre d’une ébauche de sourire. Hélas, ce doit être trop drôle et la scène est interrompue si brutalement qu’on a l’impression que Valeria/Marcelline nous murmure à l'oreille, (Valeria/Marcelline ne peut de toute façon que murmurer) : « ya pas de raison que je sois la seule à souffrir sur terre ? ». Car elle souffre Valeria/Marcelline, beaucoup… et du coup elle parle beaucoup avec les morts qui viennent lui rendre visite, avec la sainte vierge pour lui demander de lui filer un coup de main dans sa cagade de désir de moutard "remplissez-moi" dit-elle élégamment, avec le personnage de Natalia Petrovna qui lui dit à peu près qu'elle joue comme une savate... Elle souffre aussi parce qu’elle n’a pas d’enfant. Mais qu’ont-elles toutes, enfin surtout Valeria/Marcelline, avec ça ? Evidemment, je ne peux pas comprendre ce désir qui étouffe tout à la quarantaine car je ne saurai JAMAIS ce que c’est que de ne pas avoir d’enfant à la quarantaine. Mais tout de même, c’est bizarre ; bizarre et agaçant, je ne sais pas pourquoi.
    Valeria/Marcelline est très maso aussi : elle se fait entarter, elle se prend une bonne baffe, elle saute dans la Seine (ça mouille !), elle arrive en retard à un repas et se fait envoyer sans préavis ses quatre vérités sans qu’elle ait rien demandé. Remarquez, on demande rarement de se faire envoyer ses propres quatre vérités. OK, vous marquez un point... Valeria/Marcelline est lucide parfois : un des morts qui lui fait la conversation lui dit « articule, on ne comprend rien à ce que tu dis ». Mais Valeria/Marcelline n’écoute pas les morts, elle n’articule pas et on ne comprend pas toujours ce qu’elle dit, ni où elle veut en venir d'ailleurs. Que qui que ce soit lui adresse la parole : elle éclate de rire ou en sanglots. Y’a pas trois options, c’est comme ça qu’elle fait Valeria/Marcelline, tout en murmurant encore et toujours.
    Seul personnage réjouissant finalement, la mère (la vraie maman à la ville d’ailleurs)… vipère sans cœur aussi égocentrique que sa fille.
    Enfin, voilà, ce film est fait pour les inconditionnels de Valeria/Marcelline et ceux qui ont aimé « Il est plus facile pour un chameau », premier film de l’actrice réalisatrice. Je n’avais déjà pas beaucoup aimé ce premier film mais là, la bande-annonce m’avait accrochée. Hélas, c’est typiquement le genre de bande-annonce où tout ce qui est drôle et original y est montré. Moi j’y ai vu une chose égoïste et sans partage ainsi qu’un plaisir insistant et indiscutable à nous faire entendre que : dans le monde du cinéma et du théâtre, tout le monde est malade et antipathique… à cracher dans la soupe en quelque sorte.
    Dernière chose : Ai-je rêvé ou Marcelline/Valeria se fait violer par son metteur en scène dans une des scènes les plus immondes qu’il m’ait été donné de voir récemment au cinéma ?

    Une chose est sûre, les actrices, celle-ci en tout cas, ne sont pas des hommes comme vous et moi.

  • GONE BABY GONE de Ben Affleck ****

    Gone Baby Gone

    Dans une banlieue morose pas rose de Boston Etats-Unis, Amanda, petite poupée de 4 ans a été enlevée. Sa mère, camée, alcoolique, plus ou moins prostituée n’en paraît pas très affectée au premier abord. La police ne semble pas très active aux yeux de la famille qui engage Patrick et Angie deux détectives privés pour reprendre l’affaire. Ils ont l’avantage considérable de vivre dans ce quartier ouvrier, défavorisé et même pour Patrick, d’y être né et d’en connaître tous les habitants…

    En plongeant dans l’enquête, Patrick et Angie vont s’enfoncer de plus en plus dans le monde des dealers, des criminels, des pédophiles et multiplier les fausses pistes et les erreurs.

    Gone Baby Gone - Casey AffleckGone Baby Gone - Casey AffleckGone Baby Gone - Casey Affleck

    Difficile d’en dire plus sur le déroulement de l’enquête, tant elle réserve de surprises vraiment inattendues qui multiplient les confusions et désorientent le spectateur. Ben Affleck réussit, pour sa première réalisation, un film noir, âpre, violent sur l’enlèvement d’une fillette. Il maîtrise une mise en scène très déroutante et ne laisse aucun point d’ombre dans son épilogue, ce qui est vraiment bienvenu quand tant de films aujourd’hui nous laissent sur notre « fin » avec des tas d’aspects non élucidés. Si Ben Affleck s’est entouré d’une distribution de rêve : son frère Casey (poulala !!!), Morgan Freeman, Ed Harris, Michelle Monaghan, il a également fait appel à un véritable casting de « gueules » pour illustrer le quotidien sordide de cette banlieue ouvrière oubliée.

    Pour une fois, les tenants et aboutissants d’une enquête sont d’une rare complexité empreinte de manichéisme certes mais aussi d’une bonne volonté déconcertante. Pratiquement tous les personnages acteurs de cette tragédie commettent l’irréparable en pensant sincèrement accomplir le bien. En sortant de la projection, on a vraiment envie de se questionner sur « le bien et le mal », sur les conséquences néfastes et irréparables que peuvent avoir nos actes et nos décisions. C’est plutôt rare.

    Vous pensiez que je passerais sous silence la prestation de Casey Affleck (l’acteur qui joue dans les films où les nuages vont vite…), future star hollywoodienne, mondiale… prochain détenteur d’un Oscar (c’est mon choix, ma décision, ma prédiction, ma volonté…) qu’il recevra sans aucune manifestation de la moindre extase, quitte à passer pour antipathique ? Qu’à cela ne tienne, on ne lui demande pas de faire les pieds au mur mais de « faire l’acteur », ce qu’il fait de façon absolument impressionnante ici comme ailleurs et comme partout et comme toujours. Son premier atout est sa voix de canard qui produit selon ses propres dires un son étrangement aigu et fluctuant comme un ado avant la mue. Mais aussi il faut le voir du haut de son mètre soixante provoquer des malabars de deux mètres… et avoir le dessus. Et surtout il faut voir son visage fiévreux, inquiet et son regard derrière lequel semble se jouer tous les tumultes qui le conduisent à prendre de mauvaises décisions qui le laisseront anéanti. Rarement tempête sous un crâne aura été aussi lisible sur un visage.

    Il FAUT le voir.

    Précipitez-vous pour lui faire un triomphe. Merci.

    Gone Baby Gone - Casey Affleck

     

  • La clef de Guillaume Nicloux **

    La Clef - Guillaume Canet
    La Clef - Guillaume Canet

    Eric vit avec Audrey qui rêve d’un enfant. Eric fait la sourde oreille et prend ce désir avec dérision. Ça agace Audrey qui pleure et trépigne… L’ambiance ne va pas s’arranger après le coup de fil d’un certain Joseph qui prétend détenir les cendres du père d’Eric. Après avoir dit ne pas se sentir concerné par ce père qui ressurgit alors qu’il ne l'a jamais connu, Eric accepte de rencontrer Joseph et se retrouve avec une urne très embarrassante…

    Film d’une noirceur abyssale (à déconseiller définitivement aux femmes enceintes), d’une violence et d’une cruauté sans nom, « La clef » nous fait plonger avec son anti-héros dans une machination infernale où le suspens à tiroirs perd un peu le spectateur. Mais c’est avec délectation qu’on se laisse prendre aux multiples suppositions et égarer dans le labyrinthe du scénario. Hélas la fin réserve une conclusion malheureusement bâclée qui ne répond pas vraiment à la question « Un fils doit-il payer pour les crimes de son père ? ».

    Néanmoins, exceptée Marie Gillain qui hérite d’un rôle catastrophique qui laisse même son partenaire sans voix… ce polar noir noir noir bénéficie de deux atouts majeurs : son ambiance lugubre, sordide, sombrissime et son casting impeccable et souvent à contre-emploi avec en tête Guillaume Canet, victime consentante très très maso.

  • Je suis une légende de Francis Lawrence °

    Je suis une légende - Will Smith

    Avant toute chose je demande pardon à tous les ados boutonneux (ou pas) et à tous les amoureux des films de zombies pour ce que je vais faire… Vous ne manquerez pas de me demander « mais pourquoi tu es allée voir ce film alors que tu n’aimes pas ce genre ? ». Pas bête la question, sauf que quand j’ai lu le beau titre, vu la belle affiche et le beau Will Smith en poor lonesome… je me suis dit qu’il s’agissait d’une espèce de Robinson Crusoe en centre ville, qu’il y avait eu la bombe atomique ou un truc gravos dans ce genre, qu’il vivait là tout seul survivant, qu’il rencontrerait un ballon de foot qu’il appellerait Winston et qu’ils couleraient des jours heureux… Je ne savais pas que j’aurais droit une fois de plus (Danny Boyle, file dans ta chambre, pourquoi tu leur as montré ça, ils savent pas faire les autres !!!) à des zombies qui poussent des gueulantes en cherchant de la barbaque. J’aurais dû me renseigner avant. Parfois ça peut être utile de lire les critiques au lieu de s’infliger une telle punition.

    Je note cependant deux nuances de taille : les zombies qui d’ordinaire se déplacent à deux de tension à l’heure en titubant d’une jambe sur l’autre et bavant de l’hémoglobine sont ici ultra rapides, et le survivant qui d’habitude ne pense qu’à sauver sa peau est un militaire-chercheur scientifique (cherchez l’erreur) qui passe son temps à travailler sur un vaccin ! Bon comme d’hab’ dans les films cata, c’est New-York qui morfle. Jamais c’est Des Moines ou Santa Fe par exemple. Bon, en même temps, ils sont rodés mais je me demande ce qu’ils ont fait à Dieu les New Yorkers pour être autant punis… Mais, je vais trop vite en besogne en vous parlant direct de Dieu, cela dit je me suis tellement pris une méchante leçon de catéchisme hier que c’est bien normal que je commence à m’interroger ! Mais ne brûlons pas les étapes.

    Dans un futur proche, 2009, on va pas chipoter, c’est demain… Emma Thompson (éminente scientifique) annonce dans le poste qu’elle a erradiqué le cancer. Mais tout en l’annonçant on voit bien qu’elle a la bouche qui se tord vers le bas et qu’au détecteur de mensonges, elle toucherait pas une bille. Bien vu Emma ! Les cancéreux sont bien guéris du cancer mais comme dommage colatéral ils développent la rage ou un truc approchant et se mettent à sauter sur tout ce qui bouge pour bouffer. Le truc normal de zombie quoi. En deux coups de mâchoires la planète est décimée, surtout New-York et Will Smith se retrouve tout seul avec son chien. C’est pas une flèche le klébar, je vous jure, les conneries en chaîne qu’il va faire, je vous raconte même pas.

    Comment Will Smith est resté là tout seul, j’avoue que j’ai zappé… désolée, ça doit être à ce moment que j’ai piqué une petite sieste, je m’ennuyais déjà ! Bon, revenons à Will. Il pique la voiture de Starsky et Hutch et commence à chasser le cerf à 200 à l’heure dans les rues de la big apple. Cela dit, il a beau être militaire le Will et avoir un bazooka, il raterait un éléphant dans un corridor...

    Ah oui, j’oubliais, y’a UN truc bien dans ce film, c’est New-York désert, c’est hyper beau et on a une visite guidée : Central Park, Broadway, Grand Central etc… Il y a de l’herbe partout, des lions, des cerfs donc, des oiseaux et des bruits comme dans la jungle. Ça, rien à dire, c’est beau ! Je ne plaisante pas, c'est beau je vous dis.

    Le reste du temps Will Smith est chez lui dans son sous-sol à travailler sur des rats enragés ou des zombies qu’il a réussi à capturer pour trouver le vaccin bon sang ! Il parle avec son chien ("mange tes légumes... chante moi joyeux anniversaire, c'est mon anniversaire..." etc...), c’est normal, qu’est-ce que vous feriez vous ? Le matin, il fait du sport, et ça c’est la deuxième bonne idée du film parce qu’il fait ça torse nu et ça ne dure pas assez longtemps je trouve. Mais déjà là, j’aurais dû avoir la puce dans mon oreille parce qu’il avait les bras en croix en faisant ses pompes le Will… Ah ben voilà que je brûle encore les étapes ! Le soir, la montre de WIll sonne, ça veut dire qu’il faut rentrer fissa à la maison et fermer tous les volets parce que les zombies sortent quand il fait nuit et ils gueulent comme des perdus ce qui fait que Will dort dans sa baignoire, ça fait moins peur.

    Photos de 'Je suis une légende'

    Et voilà, la vie passe, tranquille pépère… le jour Will va au magasin de location de DVD du coin et il parle avec des mannequins dans des vitrines, c’est drôle mais j’ai pas ri, avec ce temps j’ai les lèvres gercées, j’ai dû me retenir de rire du coup, c’est dommage. Une autre fois, Will récite les dialogues par cœur de « Shrek » (là, j’ai crié au projo : « Oui projo c’est ça, passe nous Shrek !!! », il ne l’a pas fait, il peut pas changer le programme en route, il m'a dit) et c’est pas drôle non plus. Pourtant je suis sûre que ça voulait être drôle, pour détendre l’atmosphère… Que dalle, ça a pas détendu mon atmosphère à moi. D’ailleurs, puisqu’on est là à en parler, je n’ai jamais vu Will Smith si peu drôle et si grimaçant… faut dire que jouer tout seul pendant une heure et demi avec un chien débile et des mannequins en plastique, c’est pas donné à tout le monde. Will, il fait pas bien ça ! Tom Hanks, si.

    Photos de 'Je suis une légende'

    Un jour, ça va pas bien du tout. Will se retrouve tout seul… je vous dis même pas pourquoi et comment parce que rien que d’y penser j’en ai encore les yeux qui piquent. Il parle de plus en plus aux mannequins en plastique, et il insiste « réponds-moi, mais réponds-moi ! »… et comme le mannequin ne répond pas, Will prend son gros 4/4, sort en pleine nuit et fait du stop-car à travers tout en dégommant du zombie en passant. Ça le détend un peu, mais les zombies sont tellement nombreux qu’ils lui bouzillent sa voiture et au moment où…

    alleluya, une lumière divine descend sur l’écran et on retrouve notre Will, bien au chaud dans son lit et il sent une bonne odeur d’omelette qui lui arrive au nez et quand il va dans la cuisine il y a une jolie survivante et un gamin qui sont en train de manger et qui l’attendent pour partager le repas. Will ça le met dans une colère noire, il casse tout et tape du pied et sort son flingue… En fait il est tout véner parce que la fille lui a piqué son bacon qu’il s’était mis de côté pour une grande occasion. Moi, je ventilerais pour moins que ça aussi ! On ne plaisante pas avec le lard grillé ! Mais lui, contrairement à moi, il aime le reggae, alors il se met un disque de Bob Marley, le plus grand de tous les temps et il écoute en pleurant et ça le détend et ça le fait oublier son lard grillé foutu.

    A partir de là, et alors que je pensais déjà qu’on avait touché le fond de l’indigence scénaristique, le réalisateur nous sort une soupe mystico-religieuse absolument délirante et surtout écoeurante. Et là, accrochez-vous au missel je retire le chapelet, figurez-vous que d’après Francis Lawrence, sont vraiment tarés ces amerloques, le grand rêve tasunien est de foutre une bombe sur ce monde tout pourri et de repartir à zéro en une sorte de nouvelle arche avec des survivants triés sur le volet, de préférence cathos intégristes j’imagine, qui seraient parqués dans un grand jardin avec des grilles hautes comme ça et des cerbères armés jusqu’aux dents qui garderaient les portes.

    En outre, je vous livre un scoop en cette presque veille de Noël :

    • Dieu est une femme,
    • le simple d’esprit… oups pardon, le saint esprit est un moutard autiste,
    • et le Messie est un grand noir bodybuildé qui offre son grand corps tablettes de chocolat en pâture pour nous sauver de nos péchés.

    Ainsi soit-il !

    Beurcke !

  • La visite de la fanfare d’Eran Kolirin ***

    La Visite de la fanfare

    Une fanfare de la police égyptienne se rend à la cérémonie d’inauguration d’un Centre Culturel Arabe en Israël. Par un concours de circonstances (le nom d’une ville mal écrit ou mal prononcé) les huit musiciens se retrouvent au milieu de nulle part. Il leur faudra attendre le lendemain qu’un bus passe pour pouvoir reprendre la route. Ils sont accueillis avec plus ou moins de méfiance ou de moqueries par quelques habitants du coin mais très chaleureusement par Dina, belle femme perdue pleine d'imagination qui s’ennuie dans ce désert.

    Ce film est amusant, loufoque, inventif et surtout profondément humain, tendre et chaleureux. On en sort avec un grand sourire d’apaisement puisque le réalisateur au lieu de tenter de diviser montre que les cultures juive et arabe sont aussi respectables l’une que l’autre, qu’au-delà de la méfiance les deux communautés se trouvent des points communs et parviennent à cohabiter. Encore une fois, les langues parlées ont une place fondamentale dans l’histoire…

    De ce point de départ imprévu pour tout le monde vont naître des situations parfois burlesques, d’autres fois poétiques ou mélancoliques. Certains s’abandonneront à des confessions, d’autres seront rassemblés par la musique (on parle beaucoup de musique dans ce film), d’autres encore resteront sur leur réserve en soupirant, par timidité ou agacement. Il y a beaucoup de regards, de silence, de soupirs et d’étonnement.

    Deux scènes m’ont particulièrement touchée et émerveillée : celle où un des musiciens apprend à un jeune israëlien à draguer (c’est du pur burlesque) et celle où, sans un mot, uniquement avec des gestes, le chef de la fanfare, Tewfiq explique à Dina ce que la musique lui fait ressentir. Magique.

    Ronit Elkabetz et Sasson Gabai sont extraordinaires.

    Il faut bien sûr se laisser cueillir par la fragilité émouvante de ce beau premier film très original qui révèle le talent comique de son réalisateur même s'il ne l'exploite pas totalement encore ici et son amour incontestable pour la musique...

    La Visite de la fanfare